RICK VITO: Soulshaker (2019)

Quand on parle de haute maîtrise de la guitare slide actuelle, on pense tout de suite à Sonny Landreth. Mais il existe un autre musicien à la technique incroyable en la personne de Rick Vito. Ce guitariste d’exception a joué au sein de Fleetwood Mac de 1987 à 1991 et a collaboré avec une foule d’artistes dont Hank Williams Junior, Delbert McClinton ou Bob Seger (la slide sur « Like a Rock », c’était lui).

Sur son dernier album, la slide est la reine du bal et on ne manque pas d’adjectifs pour la décrire. Efficace sur « She’s Just Too Fine » (un boogie/shuffle au tempo médium qui fait taper du pied). Hallucinée (« I’ve Got A Secret » à l’ambiance « swamp rock » hypnotique) ou volubile pour un « jump blues » rapide (« I Do Believe »). Agressive et délicate en même temps sur « World on Fire » (un shuffle mid-tempo). Mélodieuse et augmentée d’une technique de « violoning » sur « Doggin’ Around » (un slow instrumental bluesy-jazz qui rappelle le fameux titre « Sleep Walk »). Elle se fait rock’n’roll (« Dancin’ Little Sister », un rock fifties style Chuck Berry) ou envoûtante (« The Ball And Chain » avec son rythme à la Bo Diddley). Elle devient sauvage sur « I’m Going To Heaven (un morceau proche du rockabilly) mais déborde d’inspiration sur « Soul Shadows » (un instrumental calypso au tempo moyen qui évoque les îles du Pacifique au coucher du soleil). Elle est aussi autoritaire (« Walking Shoes ») ou acoustique aux accents du Delta (le boogie-blues « Promise Land »). Elle termine son show avec splendeur sur le célèbre « A Change Is Gonna Come » (traité en slow instrumental avec une superbe technique de « violoning »).En résumé, douze morceaux qui distillent toute une palette d’émotions et pas un seul remplissage. Un album dont on peut rapidement tomber amoureux ! Rick Vito, l’autre maître de la guitare slide !

Olivier Aubry